Texte « Genre animal et Jardin Communautaire » (2007)

Une enquête de « JSN Ventura » Détective Animalier sur le Jardin sans Non d’Hellemmes

Ces derniers temps, les jardiniers fivo-hellemmois se cassent la tête pour élucider des mystères en se transformant en enquêteurs scientifiques, voire naturalistes… Il s’agit de mystères animaliers plus que d’anomalies végétales d’ailleurs. Notre jardin devient une vraie attraction zoologique locale.

 Le premier mystère (et non des moindres) : l’Agonie traumatisante des Petits Chats

L’été passé, lors d’un accueil sur le jardin d’un groupe d’enfants de CLSH venus passer la journée au vert, les petits malins filous explorateurs ont découvert une portée de chatons très abîmés par la chaleur et abandonnés là par… notre voisine amoureuse des chats. Les ayant trouvés sur l’enfer de la friche voisine de notre paradis de jardin, elle n’avait rien trouvé de mieux que de les protéger des « crotteurs canins » en les alignant à l’ombre de notre labyrinthe de saule. On a découvert les chatons agonisants 3h plus tard ! Les enfants en panique (inutile de tenter un propos écologique pour le reste de la journée) ont vu débouler la voisine avec une vétérinaire alarmiste qui a retourné tout le groupe d’enfants et a commencé à nous qualifier de « sans cœur » ou de « bourreaux ». Il ne nous restait plus qu’à organiser avec les enfants et les animateurs une cellule d’aide psychologique.

Le 2ème mystère : la Provocation Scandaleuse des Chevaux de Trait

Pour notre fête d’entrée en hiver, en novembre, un programme de plantations
ambitieux planifié avec Namir était accompagné par la venue de deux

magnifiques spécimens équins des Flandres. Ces Traits du Nord, beaux bourrins marrons dont les pattes sont grosses comme des poteaux télégraphiques, ont très gentiment tiré un traîneau toute la journée autour de la Butte aux enfants. Ils ont même eu l’immense plaisir de faire faire un petit tour à M. Marchand, adjoint au maire. Ce petit manège improvisé a dû énerver un allergique au crottin, un fou furieux anti-jardin (à moins que ce soit nous qu’il n’aime pas, cette hypothèse n’est pas à écarter) qui a dégommé nuitamment 30 arbres et lacéré un vieil écran super 8 qui n’avait rien demandé. A ce jour, le psychopathe serial bûcheron anti-cheval n’a pas été démasqué…

cheval

 Le 3ème mystère : les Ravages de la Tortue Fantôme

Un jour d’été, votre serviteur voit un drôle de caillou… bouger et s’auto-ricocher dans la mare, puis s’enfoncer allègrement au milieu des tiges de massette ! Votre serviteur court et a le temps d’apercevoir des petits yeux noirs, enfoncés dans un crâne écailleux, qui me narguaient : « Même un jardinier bien équipé n’a pas de scaphandre ! » Comment ce truc qui avance à 2 à l’heure a pu parvenir dans notre mare sans être inquiété ? Ce truc qui est reconnu comme une espèce vorace a-t-il survécu alors que des têtards prolifèrent dans la mare ? Y a-t-il eu mutation génétique ? La tortue est-elle végétalienne dorénavant ? Est-elle partie dans une dimension parallèle via un rayon intergalactique passant à proximité ? Ressurgira-t-elle des flots aussi grosse qu’une Twingo ?

 Le 4ème mystère : la Résurrection des abeilles

Avec une force de persuasion sans mesure, nos amis apiculteurs des AJONC nous ont convaincu de rejoindre le nombre des jardiniers producteurs de miel urbain. L’installation d’une ruche vide il y a deux ans au fond du jardin et d’un essaim maigrelet au printemps 2007 ne nous promettait pas une récolte astronomique. Et puis le soleil est arrivé cette année, les arbres et les fleurs ont poussé, la mairie a planté des saules et des bouleaux sur le nouveau parc jouxtant le jardin, bref des tas de bonnes choses à butiner ! Et hop, plein d’insectes en pyjama rayé évadés de leur torpeur hivernale, en raid sur les ajoncs et le romarin. Et miracle ? La ruche prospère, il paraît qu’il y a du miel prévu pour cette année ! Du miel d’Hellemmes ? Encore une énigme qui verra peut-être sa résolution lors de la première récolte…

Le 5ème mystère : le Héron et le Poisson rouge

Snif, car le Cachalot avait survécu à bien des périples : il a vécu dans la mare du local des AJOnc et grossi pendant des années avant d’atteindre la taille d’une baleine. Un poisson rouge monstrueux. Il a fait le voyage vers le JSN en mai 2006 pour la Fête du Jeu, non sans un débat sur l’intérêt d’un bassin à poissons, nullement utile pour soutenir la biodiversité, mais très intéressant pour captiver des petits vertébrés qui jouent et hurlent en courant partout ; il a prospéré avec ses petits amis (orange, noir, blanc, rouge) jusqu’à récemment, où nous avons retrouvé le bassin sens dessus dessous. On a cru à l’indélicatesse d’un intrus, mais il semblerait qu’un OVNI se soit posé sur le plan d’eau et ait retourné la flotte pour nous faire une soupe à la terre et au nénuphar. En fait des gens de confiance (Umit et Christiane) sont prêts à témoigner qu’un héron loubard plane dans le coin. Un portrait robot circule déjà. Mais l’option d’un enlèvement de notre cachalot pour une rançon ne doit pas être écartée trop vite. Le comble : depuis, des grenouilles squattent l’endroit et ont le culot de s’y reproduire au vu de tous.

 Le 6ème mystère : disparition du « Non » du jardin

La plus terrible disparition du plus terrible des (ani)maux : le nom de notre jardin. En effet depuis quelques mois, nous sommes plusieurs à trouver que l’absence de « non » s’approche de la disparition de nom ! Notre coin de ville en mutation (parc en chantier, mur du fond refait, Fives-Cail en gestation) est l’occasion de retrouver une identité. De même, l’aspect général du jardin évolue vite (plantations d’arbres, récup d’eau, 2ème mare…). Si nos enquêteurs y parviennent, nous allons retrouver un nom à cet espace de nature où grouillent les animaux les plus étranges.

 Conclusions d’enquête :

Ces enquêtes ne sont que des préliminaires, à ce stade rien ne nous permet de dire que ces mystères animaliers sont particulièrement alarmants. Il est possible d’émettre l’hypothèse que les AJOnc en général et notre jardin en particulier entretiennent une relation très spéciale à la flore (nous sommes des accros de verdure) mais surtout à la faune (relation inquiétante), faisant surgir des biotopes là où il n’y a que chiens errants borgnes et biodiversité sociale, là où les habitants font l’élevage de chats abandonnés. Les Jardiniers aiment la vie !

Nouvelles du Jardin Sans Non – 8 août 2007 – Echo des Brouettes