Nouvelles Naturelles du Bizardin- Novembre 2016 – Le lierre

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Le lierre ou herbe à cors, herbe de Saint-Jean, joli bois…

Un jour de novembre, tu pousses la grille du Bizardin. Tu flânes de ci de là. Le merisier dans sa splendeur d’automne attire le regard.
Le cornouiller Sibirica déploie une gamme de couleurs qui t’enchantent. Un rayon de soleil apparaît, et tout le jardin s’illumine : érables champêtres aux feuilles d’or, saules au feuillage si fin dans le ciel bleu, alisier, charme, rosier rugueux, hêtre, tremble, bouleau…Tous sont de la fête. La petite allée ombragée de la clôture revêt du mystère, le sol est jonché de feuilles colorées, la lumière passe à travers les feuillages, des roses rouges sont perchées là-haut.
En quittant ce lieu magique, tu longes la clôture extérieure, une masse de lierre jaillit du jardin, une abeille repue s’y prélasse au soleil. Le lierre est un mal aimé quand il envahit nos murs et nos arbres, mais écoutez bien ce qu’il nous dit :

« Je me nomme hedera helix en latin, je suis vert toute l’année et je grimpe partout avec culot, mais je suis une des rares réserves alimentaires pour la faune en hiver.
Dès octobre, mes fleurs sont parmi les dernières à offrir de la nourriture aux abeilles, osmies, papillons comme l’azuré des nerpruns, le vulcain, et autres insectes qui s’abritent dans mes lianes enchevêtrées et mon feuillage persistant tout l’hiver. Je permets ainsi d’accroître la quantité d’insectes auxiliaires si utiles au jardin et au verger.
Mes fruits noirs nourrissent de nombreux oiseaux pendant la mauvaise saison. Je reçois la visite du chardonneret, du verdier, du pinson, du geai, du bouvreuil, de la tourterelle, etc.
Loin d’être un parasite, je suis un organisme mutualiste. Je ne mérite pas mon surnom de « bourreau des arbres », je suis sans danger pour eux et pour les murs bien portants. Au contraire, je les protège des intempéries, du froid et de la chaleur.
Encore plus fort : je suis un dépolluant de l’atmosphère. Eh oui ! De concert avec les arbres, j’assainis l’air environnant, celui que tu respires, en captant des composés cancérigènes comme le benzène et le trichloréthylène.
Je suis aussi une plante médicinale, un purgatif puissant autrefois utilisé dans les campagnes. J’entre dans la composition de sirops et de pastilles contre la toux.
Encore plus incroyable : je serai un bon produit vaisselle si tu fais bouillir 100g de mes feuilles dans 2 litres d’eau pendant 30mn, en les écrasant un peu ; tu filtres et tu ajoutes quelques gouttes d’huile essentielle de citron. Epatant, non ? »

Christiane

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