Là, on a la parfaite illustration que la nature reprend toujours ses droits. Au siècle dernier, le terrain s’appelait le « parc à matières » et avait été malmené par la dureté de l’activité industrielle. Des riverains, un tantinet écolos, l’ont d’abord sauvagement occupé, avant qu’en 2003 la commune d’Hellemmes accepte l’idée de le clôturer et qu’il rejoigne le giron des Ajoncs (les Amis des jardins ouverts et néanmoins clôturés).

Ce dimanche, pour fêter entre amis son entrée dans sa période d’arrière-saison, le Bizardin (jolie contraction de « bizarre » et de « jardin ») se visitait. 3 000 m2 (la moitié d’un terrain de football) en cœur de ville. Des haies champêtres composées d’essences locales. Des cabanes construites avec des branches de saules. Des mares, dont l’une porte le nom de Dragon parce qu’elle attire les tritons et une autre s’appelle la mare à vannes, parce qu’il y a eu là une caravane… Dans l’histoire du Bizardin, ont déjà été écrits mille et un chapitres. Pour écrire ces chapitres, ils sont une bonne trentaine, comme des petits lutins. Mais Christiane Vernay compte parmi ceux qui les racontent le mieux. Elle était là aux premières heures du jardin. «  Quand c’est encore très décourageant. Quand il n’y avait rien d’autre que des chardons.  » Maintenant, tout ça est délicieusement bucolique. Et il n’y a qu’une porte à pousser.

EM. C.

http://www.lavoixdunord.fr/49776/article/2016-09-25/la-belle-histoire-naturelle-du-bizardin-et-de-ses-petits-lutins