Permaculture, forêt comestible, jardin-forêt, il faut que je révise !
Amateurs de potager et potager… amateur ?
Dans tous des jardins des AJOnc, il y a un potager : un espace à cultiver ensemble, vaste ou réduit, en terre ou en bac, expérimental ou productif. Cela dépend de la sensibilité du groupe ou de la place disponible. Un jardin AJOnc ne se résume pas au potager. On parlera de jardin naturel.
Quand le Jardin Sans noN a été installé en 2003, un quart du terrain a été décaissé (terre propre amenée) pour le potager : la partie à gauche en entrant, proche de la rue Denis Papin.
Le potager au naturel est le prétexte à :
- l’échange de savoirs, de passion, de services, de graines, de plants,
- la réflexion sur les gestes écocitoyens, sur un projet commun,
- l’expérimentation et la pédagogie
- le partage de la production et la cuisine ensemble
- la mise en œuvre des principes de la permaculture
Au Bizardin, le potager a beaucoup évolué avec le groupe depuis 2003 : entre carrés médiévaux et parcelles individuelles , entre parcelles communes et carrés pédagogiques, entre expérimentation individuelle et gestion collective, entre abondance de jardiniers et disette de participation, entre potager très soigné et parcelles abandonnées. En fonction des sensibilités, des envies, des disponibilités et des savoirs faire.
Notre pratique a donc longtemps été de faire en fonction des jardiniers présents et intéressés par le potager. Chaque hiver, le plan du potager était remis à plat pour coller aux exigences du moment, sans vraie ligne directrice, claire et stable. Le suivi était un peu compliqué et l’efficacité parfois incertaine. Les parcelles étaient balisées par des cheminements et réparties tous les ans en fonction des demandes, des disponibilités de chacun et la capacité à « entretenir son carré » : chacun dans son coin malgré une parcelle commune cultivée ensemble et un nouveau plan tous les ans.
Il y a eu des années intéressantes et créatives au potager à ce moment-là, à l’impulsion de jardiniers très investis et très inspirés : Christiane, Ava, Claude, Kévin, Jean-Marc, Jérémy,… assurant un équilibre entre aromatiques, fleurs, fruits et légumes. Et permettant derrière une petite récolte, quelques dégustations et préparation de confitures, soupes,
Les pratiques naturelles et la coopération ont toujours été de mise ; les essences végétales locales et les échanges de graines sont privilégiés ; le compostage des déchets, le paillage et l’amendement des sols, la récupération de pluie sont présents depuis longtemps, avant même d’entendre parler de permaculture. Notre potager reste un peu fouillis.
La question de l’eau et de la permaculture :
En 2010, la sécheresse du printemps puis de l’été épuise les réserves d’eau et les plantations au potager souffrent énormément (et les mares s’assèchent).
Un travail sur la récupération d’eau de pluie (rénovation de l’existant et installation de nouvelles toitures et cuves pour les mares) a permis de passer l’été suivant plus tranquillement : une 2ème tonne d’eau et autres petits tonneaux derrière la toiture de l’abri du jardin sont remplis à la fin du printemps.
En 2012, après un printemps sec, un voisin de la rue Dordin accepte de remplir gracieusement une de nos tonnes d’eau grâce à un système de tuyaux depuis sa maison. L’opération prend 2 heures. Nous passons l’été moins difficilement, mais décidons finalement que ce n’est ni raisonnable ni cohérent de renouveler cette expérience.
Les années suivantes, il arrive que les jardiniers aient à faire quelques apports d’eau personnels pour arroser leurs parcelles individuelles ; la réserve dans les cuves permet à peu près l’arrosage des parties communes.
Début 2016 se tient un séminaire « Bizardin où va-t-on ? » (BOVTO) où sont remises à plat toutes les pratiques au jardin et le projet du Bizardin. Les AJOnc investissent le concept de permaculture pour intégrer et renouveler les pratiques existantes (un numéro de la revue de l’association y est d’ailleurs consacrée, puis un fascicule AJOnc en lien avec l’agence de l’eau sortira pour rassembler les bonnes pratiques écologiques au jardin). Une volonté commune de mise en cohérence apparaît dans le groupe.
Peu après le BOVTO, la permaculture devient tranquillement un modèle de référence. Sous le regard de Nama, grâce à l’expérience de Christiane et au travers de la curiosité de Hervé, une réflexion démarre, en particulier sur l’amendement et le paillage du sol, le compost et les associations de plantes, la question de l’eau et des parcelles individuelles.
En 2017, une petite serre à semis est installée par Jean-Marc sous le pommier.
Début 2018 au Polder, nous proposons une soiré-débat autour de la projection du film de Gilles Clément « le jardin en mouvement » qui questionne l’intervention de l’homme dans la nature et a fortiori dans un jardin. Observer, comprendre, imiter et utiliser l’intelligence végétale plutôt qu’essayer de la maîtriser.
Fin 2018, Nama anime une sensibilisation du groupe à la permaculture et grâce aux apports de Christiane sur le jardin en mouvement, nous retravaillons le plan du potager et commençons à parler de guildes organisées autour de fruitiers. Une commission potager est remise en route.
La théorie en pratique :
Les rencontres de cette commission potager s’organisent à l’initiative des « référentes », soit lors des journées travaux mensuelles, lors des concertations, ou à d’autres moments en fonction des besoins en 2019.
Au printemps, ce sont d’abord les fruitiers (strate haute) qui sont sélectionnés et plantés. Nous préparons aussi les plantations d’arbustes « comestibles » à l’automne que nous mettrons en place lors de journées travaux à la rentrée.
Le nouveau plan (« design ») du jardin-forêt est en préparation.
De nouveaux cheminements sont dessinés ensuite, à l’aide de tuiles récupérées. Un marquage plus précis est maintenant nécessaire pour que les guildes et les essences soient « identifiables » : chacun pourra s’y retrouver, et éventuellement commencer à se positionner sur une guilde ou l’autre. Il ne s’agira plus de planter à l’aveugle sur une parcelle individuelle mais de prendre en charge un espace organisé et « inspirant ».
Le groupe « potager » prépare maintenant le printemps 2020 pour avancer dans le projet : les strates basses. Sont prévus à l’automne 2020 un échange de graines, une récolte commune au potager, des ateliers cuisine, un don de compost et l’élection de Miss Citrouille.
Un premier inventaire est réalisé par Christiane cet hiver (partagét ici).
Lors de la concertation de février 2020, les référentes potager ont proposé au groupe un powerpoint pour mieux comprendre la démarche de transformation du potager.
Ce schéma explicatif en exemple de ce que vous trouverez dans les documents joints en dessous :
Le tâtonnement par expérimentations successives a été notre démarche sur ces 17 années de potager. Un fil conducteur se dégage. Nous ne sommes pas les seuls ni les premiers engagés dans cette voie et sommes heureux de partager ce cheminement avec d’autres.
N’hésitez pas à nous solliciter ou à nous conseiller sur ce projet ; à venir voir ce que cela donne sur place ou à nous recommander d’autres sites à visiter.
Bizardin – Powerpoint Jardin-Forêt – Nama
Forêt-jardin-inventaire – fév2020 – Christiane
Bibliographie – à suivre
A suivre sur Facebook ou par mails.